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Ne m'oublie jamais - 01

Publié le par Kavner

Bonjour à tous !

Aujourd'hui, j'aimerais vous faire partager une histoire que j'avais commencé à écrire en 2015. Elle s'intitule "Ne m'oublie jamais"

Je vous laisse tout de suite avec le premier chapitre ;)

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- Aspen, tu m’as beaucoup étonné sur ce devoir. Je suis vraiment satisfait des efforts que tu as fourni tout au long de ce trimestre, continue ainsi et tu n’auras aucun mal à passer au lycée ! encourage Monsieur Beckett, professeur d’histoire-géographie mais aussi le professeur principal de cette classe de troisième.

- Merci beaucoup, Monsieur, répond Aspen, sans aucune once de prétention dans sa voix.

Monsieur Beckett pose doucement le devoir d’Aspen sur le bureau de cette dernière. Elle découvre, avec des yeux brillants de contentement, un A+. Souriante, elle fait le tour de la classe du regard pour voir les réactions diverses de ses camarades. Evidemment, elle n’est pas la seule à avoir eu cette note, mais désormais Aspen se fait une place dans les premiers de la classe. A quelques semaines du résultat de son passage, ou non, au lycée, elle ne pouvait pas espérer mieux !

La correction de l’évaluation est interrompue par la sonnerie marquant la fin des cours de la journée. Aspen, étant dans les dernières à ranger ses affaires, Monsieur Beckett lui demande si elle peut rester quelques minutes afin qu’il puisse lui parler. La jeune fille accepte d’un hochement de tête.

- Alors, Aspen, j’aurai aimé connaître tes projets après le collège. Tu sais… si tu as des idées concernant tes éventuelles études, le métier que tu aurais aimé exercer, enfin ce genre de choses.

Elle esquisse un sourire timide, n’ayant pas l’habitude qu’on s’intéresse à ce qu’elle aimerait faire plus tard. Aspen ne répond pas tout de suite, se demandant s’il n’y a pas un piège derrière ces questions.

- Tu ne sais pas ? s’inquiète Monsieur Beckett.

- Si, je sais, mais je n’ai pas eu l’occasion d’en parler, encore, se confie Aspen.

- Eh bien, c’est le moment !

Elle se pince les lèvres avec ses dents puis finit par se lancer :

- Je voudrais être professeure. De littérature, peut-être.

Aspen ressent immédiatement la joie qui emplit le cœur de Monsieur Beckett à cette annonce. Justement, il affiche un sourire des plus blancs qu’il n’ait jamais donné auparavant à quiconque.

- Vraiment ? Mais c’est super, comme projet ! Pourquoi tu n’en as jamais parlé autour de toi, jusqu’à présent ? s’intéresse le professeur.

- Parce que personne ne me l’a demandé.

- Et tes parents ? Ne me dis pas qu’ils ne se sont jamais intéressés à tes projets d’avenir, je ne te croirai pas. D’après ce que j’ai retenu de ton dossier, tu viens d’avoir quatorze ans, à cet âge, c’est impossible que tes parents ne se soient pas encore inquiétés, répond froidement Monsieur Beckett, soudain beaucoup moins emplit de joie.

Aspen le regarde droit dans les yeux sans cligner pendant de longues secondes, lui présentant un regard des plus neutres, tout comme le reste de son doux visage. Elle sait que ni Monsieur Beckett, ni qui que ce soit dans son entourage, ne se doute qu’elle est maltraitée chez elle. Pas de manière violente, pas complètement, mais de manière blessante moralement. Ses parents la voient comme une bonne à rien, même quand elle réussit, même quand son père n’est pas près d’elle. Sa mère, elle, joue un rôle pour le moins exaspérant pour Aspen : quand elle est seule avec sa fille, elle lui montre de grands sourires, des compliments, des embrassades, de l’affection, des encouragements. A partir du moment où son mari rentre et s’en prend à Aspen, elle se range du côté de l’homme. L’adolescente sait pourquoi sa mère joue ce rôle : pour éviter d’être confronter aux persécutions quand Aspen est à l’école. La mère se protège comme elle peut, Aspen subit, le père agit.

Certes, la collégienne supporte de moins en moins ces violences morales et parfois physiques, mais elle sait que si elle tente de fuir tout cela et qu’elle se rate, son père ne la ratera pas, lui. Alors, elle ne préfère pas s’y risquer et continuer à encaisser. La vie la récompensera, un jour, se dit-elle en permanence.

Aspen cligne des yeux pour la première fois depuis une lourde poignée de secondes. Elle hoche la tête, elle-même ne sachant pas pourquoi, puis finit par tourner le dos à Monsieur Beckett.

- Je peux savoir ce que tu fais, Aspen ? Je n’ai pas fini de te parler, je te signale ! La moindre des choses, la base du respect, c’est d’attendre que ton interlocuteur finisse de te parler, jeune fille, alors reste ici ! s’écrie-t-il.

- J’ai fini de vous écouter, Monsieur Beckett. Je vous souhaite une agréable soirée, à demain, répond Aspen.

Il soupire très bruyamment et ne tente pas de la retenir une nouvelle fois. L’adolescente, elle, se rend au portail du collège. Le règlement veut que deux surveillants s’assurent du départ de chaque élève : les parents doivent donc venir signer un registre pour récupérer leur enfant à la sortie.

- Salut, Aspen ! Ta maman vient te chercher, comme toutes les fins d’après-midi ? demande la surveillante.

- Oui, sûrement. Je peux m’asseoir devant le portail, en attendant qu’elle arrive ?

- Je t’en prie, accorde la surveillante.

Le surveillant, lui, a fini de son côté. Il va jusqu’au bureau pour attraper son gilet et revient auprès de sa collègue.

- Bon, je t’attends vingt minutes dans la voiture. Après, je dois aller voir mon frère avant que l’hôpital ne ferme pour les visites.

- Ça devrait aller, sa mère va arriver d’ici peu, à tout de suite, répond la surveillante.

Vingt minutes passent, et toujours aucune présence maternelle. Le surveillant fait un signe à sa collègue.

- Eh merde, fit cette dernière. Tu es sûre que quelqu’un doit venir te chercher, Aspen ?

- Non, je n’en suis pas sûre. Mais habituellement, c’est ma mère qui vient.

La surveillante réfléchit une minute.

Elle sait que si elle part et qu’il arrive quelque chose à Aspen, ça risque de lui retomber dessus, si elle ne part pas avec son collègue, leur relation risque de prendre un certain tournant.

- Bon, écoute-moi, Aspen : je te fais confiance, alors tu attends ta mère sagement et tu ne montes pas dans n’importe quelle voiture, d’accord ?

Un hochement de tête de l’adolescente suffit à la surveillante. Elle dépose le registre au bureau et part en prenant soin de fermer le portail. Elle offre un sourire à Aspen, et, en se retournant pour aller jusqu’à la voiture de son collègue masculin, elle tombe nez-à-nez avec un jeune homme d’une vingtaine d’années.

- Je peux vous aider, monsieur ? propose-t-elle, tout en marchant en direction du transport, arborant un sourire.

- Très certainement : sa mère m’envoie, elle a un empêchement de dernière minute. Je suis son oncle, déclare-t-il en faisant un geste vers Aspen.

- Oh, très bien ! Je commençais à me demander comment j’allais devoir m’y prendre pour qu’Aspen soit en sécurité, vous me rassurez, maintenant ! Je vais chercher le registre, je reviens dans une seconde, répond la surveillante, soulagée.

Elle revient à la hâte avec le fameux registre que le jeune homme signe volontiers. Elle laisse ensuite Aspen partir avec lui, main dans la main vers la Chrysler.

Ce que la surveillante ne sait pas, ne se doute pas, n’imagine même pas, c’est que les parents d’Aspen sont fils et fille uniques. Par conséquent, l’adolescente ne peut pas avoir d’oncle.

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Et voilà pour ce premier chapitre ! J'espère que pour le moment, l'histoire vous plaît ! Le chapitre deux viendra sûrement demain :)

Bon après-midi à tous !

-Kavner.

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